Entre le 1er et le 31 août 2023, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a recensé près de 600 000 personnes contraintes de fuir l’insécurité, enregistrées dans les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu, situées respectivement dans le nord-est et l’est de la République démocratique du Congo (RDC), selon un rapport de l’organisation.
D’après Daco Tambikila, l’assistant chargé de communication et des médias à l’OIM/RDC, ce rapport met en lumière la situation critique engendrée par la crise du M23. L’OIM a identifié 590 786 personnes déplacées pendant cette période et a réussi à reloger 5 442 individus depuis des sites spontanés vers des sites planifiés. De plus, l’organisation a fourni 899 abris d’urgence aux personnes déplacées.
M. Tambikila a également souligné que le rapport donne un aperçu de la réponse humanitaire en cours de l’OIM ainsi que des avancées et des développements clés en RDC. Il a toutefois exprimé sa préoccupation concernant l’aggravation de la crise humanitaire.
En août 2023, la situation sécuritaire dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri s’est détériorée davantage, entraînant une intensification de la crise humanitaire déjà critique. Le groupe armé Coopérative pour le développement du Congo (CODECO) a intensifié ses attaques ciblées contre les civils dans les environs des sites de déplacement et des routes agricoles de Djugu et Mahagi, dans la province de l’Ituri. Cela a entraîné des pertes en vies humaines, des blessures et la destruction de nombreuses habitations.
De plus, des affrontements entre CODECO et le groupe d’autodéfense « Zaïre » dans plusieurs localités de l’Ituri ont provoqué d’autres déplacements de population. Pendant la même période, de nouvelles vagues de violence ont éclaté dans la province du Nord-Kivu, opposant les terroristes du M23 à des groupes armés locaux dans les territoires de Rutshuru, Masisi et Nyiragongo. Ces conflits ont entraîné une augmentation significative du nombre de personnes déplacées depuis la mi-2022.
Le rapport de l’OIM, couvrant la période de mai à juillet 2023, a révélé que 6,1 millions de déplacés avaient été enregistrés dans les provinces du Nord-Kivu, du Sud-Kivu, de l’Ituri et du Tanganyika, en raison de la crise sécuritaire provoquée par les activités du M23 dans la région.