Depuis l’arrivée au pouvoir du président Abdelmadjid Tebboune, les conseillers présidentiels ont acquis un pouvoir considérable, suscitant de vives inquiétudes quant à la démocratie et aux droits de l’homme dans le pays. Cette évolution inquiétante vers l’opacité et l’autoritarisme est devenue un sujet de préoccupation majeur pour les observateurs nationaux et internationaux.
Un gouvernement parallèle, formé de conseillers du président, doté d’une influence et d’un pouvoir considérables, semble avoir pris le dessus sur le gouvernement officiel dirigé par le Premier ministre pour la gestion du pays.
Désormais, les conseillers du président Tebboune ont la capacité de l’assister dans l’exercice de ses « pouvoirs constitutionnels » et peuvent également être chargés par le Président de la République de diverses missions, activités et tâches. Cette évolution découle du récent Décret présidentiel n° 23-331 du 10 Rabie El Aouel 1445, correspondant au 26 septembre 2023, qui vise à réorganiser les services de la Présidence de la République.
L’une des principales préoccupations entourant le nouveau pouvoir des conseillers présidentiels est le manque de transparence. Alors que ces conseillers exercent une influence croissante sur les décisions gouvernementales, le public et même les membres du gouvernement ne sont souvent pas informés des détails de leurs discussions et de leurs recommandations. Cela a alimenté les soupçons quant à d’éventuels accords et arrangements en coulisses, laissant les citoyens dans l’obscurité quant à la manière dont les politiques sont formulées.
L’opacité n’est pas le seul problème. De nombreux observateurs ont exprimé leur préoccupation quant à l’impact de ces conseillers sur la séparation des pouvoirs en Algérie. Alors que le président algérien s’est engagé à préserver l’indépendance des branches exécutive, législative et judiciaire du gouvernement, les conseillers présidentiels semblent exercer une influence démesurée sur les deux premières. Cela remet en question la véritable indépendance des institutions gouvernementales et risque de compromettre la démocratie.
Un autre point de préoccupation majeur est le manque de responsabilité des conseillers présidentiels. Alors qu’ils peuvent jouer un rôle central dans la formulation des politiques et la prise de décision, il est difficile de les tenir responsables de leurs actions. Cette absence de responsabilité démocratique érode la confiance du public dans le gouvernement et alimente les craintes d’un pouvoir non contrôlé.
De plus, certaines décisions prises sous l’influence des conseillers présidentiels ont soulevé des inquiétudes quant au respect des droits de l’homme en Algérie. Des mesures restrictives contre la liberté de la presse et la liberté d’expression ont été prises, ce qui a suscité des critiques nationales et internationales. Ces actions sont souvent perçues comme une tentative de museler la dissidence et de maintenir le statu quo politique.
En fin de compte, le nouveau pouvoir des conseillers du Palais Présidentiel d’El-Mouradia soulève des inquiétudes légitimes quant à la direction que prend le pays. L’opacité, l’absence de responsabilité et les préoccupations concernant la séparation des pouvoirs mettent en danger les fondements de la démocratie en Algérie.
Selon les experts, il est crucial que les citoyens, la communauté internationale et les organisations de défense des droits de l’homme continuent de surveiller de près la situation et exercent une pression pour garantir que les principes démocratiques fondamentaux soient respectés et préservés dans le pays.