Un an après le début du conflit au Soudan opposant les forces armées soudanaises du général Abdel Fattah al-Burhan aux Forces d’Appui Rapide du général Mohamed Hamdan Dagalo, surnommé « Hemedti », la réponse de la communauté internationale reste largement insuffisante face à la crise humanitaire alors que le nombre de victimes civiles continue d’augmenter, ont déclaré le 12 avril Amnesty International, le Groupe Sudan Democracy First et le Festival International du Film pour les ONG.
Tigere Chagutah, directeur régional pour l’Afrique de l’Est et l’Afrique australe à Amnesty International, a souligné le désarroi du peuple soudanais face aux violents affrontements qui perdurent depuis un an entre les forces armées soudanaises et les Forces d’Appui Rapide. Les efforts diplomatiques n’ont pas encore réussi à mettre fin aux violations des droits humains, à protéger les civils, à fournir une aide humanitaire adéquate, ou à traduire en justice les responsables des crimes de guerre.
La communauté internationale, en particulier l’Union africaine, n’a pas exercé suffisamment de pression sur les parties en conflit pour qu’elles cessent de violer les droits humains des personnes touchées par le conflit. L’Assemblée des chefs d’État et de gouvernement de l’Union africaine, lors de son sommet annuel en février, n’a pas accordé une attention spécifique à la situation au Soudan dans son ordre du jour, malgré la gravité du conflit.
En octobre 2023, le Conseil des droits de l’homme des Nations unies a mis en place une mission d’établissement des faits pour le Soudan afin d’enquêter sur les violations des droits humains commises durant le conflit. Les États membres doivent garantir que cette mission dispose des ressources nécessaires et d’un soutien politique complet, et que la situation des droits humains au Soudan reste une priorité pour les organes de l’ONU.
Le bilan du conflit est alarmant : plus de 14 700 personnes ont perdu la vie, principalement lors d’attaques contre des civils. Près de 10,7 millions de personnes ont été déplacées, créant ainsi la plus grande crise de personnes déplacées à l’intérieur d’un pays dans le monde. Environ 14 millions d’enfants, soit la moitié des enfants soudanais, nécessitent une aide humanitaire.
Le Programme alimentaire mondial des Nations unies a alerté sur l’insuffisance de la réaction humanitaire internationale face à la crise au Soudan, avec un financement ne représentant que 5 % de l’appel lancé par l’ONU fin février. Cela compromet gravement la fourniture de l’aide humanitaire essentielle.
Omayma Gutabi a appelé les partenaires régionaux et internationaux du Soudan à faire pression sur les parties en conflit pour protéger les civils et garantir un accès humanitaire sans entrave. Une augmentation immédiate de l’aide humanitaire est également demandée pour les personnes déplacées à l’intérieur et à l’extérieur du pays, en particulier pour les femmes et les filles exposées aux violences sexuelles.