Pour l’élection présidentielle du 7 septembre en Algérie, une dizaine de personnes ont déposé leur candidature, tandis que le président sortant, Abdelmadjid Tebboune, est déjà désigné comme président de l’Algérie par le régime militaire dirigé par le général Saïd Chengriha.
« Je remercie tous ceux qui me soutiennent, y compris les partis, les organisations et les citoyens. J’espère que l’autorité acceptera le dossier que je viens de déposer », a-t-il déclaré, bien que le soutien et l’acceptation de son dossier soient une simple formalité.
M. Tebboune avait « décidé » en mars, sur les instructions de l’armée, d’avancer la date de la présidentielle de quatre mois, la fixant au début septembre. Il avait été élu en décembre 2019 lors d’un scrutin marqué par une faible participation, dans le contexte du Hirak, ce mouvement de masse pour la démocratie qui avait conduit à la chute de son prédécesseur, Abdelaziz Bouteflika, après 20 ans au pouvoir.
Amnesty International a signalé que les autorités algériennes continuaient de « réprimer les droits à la liberté d’expression et de réunion pacifique », en ciblant les voix dissidentes.
Des militants liés au mouvement de contestation du Hirak ont été placés en détention provisoire jeudi, tandis que six autres ont été libérés sous contrôle judiciaire, après leur audition par un juge à Alger, a indiqué vendredi l’une de leurs avocates. Mira Mokhnache, enseignante universitaire et figure des droits humains, ainsi que sept autres militants ont été incarcérés par un juge d’instruction du tribunal de Sidi M’Hamed à Alger, selon Me Fetta Sadat.
Les inculpés sont poursuivis en vertu d’un article du code pénal relatif aux questions terroristes, selon l’avocat Mostafa Bouchachi. Parmi ceux sous contrôle judiciaire se trouve Yuva Menguellet, un lanceur d’alerte de 16 ans qui documente la situation des détenus d’opinion sur Facebook.
Les militants avaient été arrêtés entre le 8 et le 15 juillet et placés en garde à vue à Béjaïa avant d’être transférés à Alger. Parmi les incarcérés se trouve un détenu du Hirak libéré le 15 juin après une peine de trois ans, selon le Comité national pour la libération des détenus (CNLD). Me Sofiane Ouali, membre du collectif d’avocats des détenus du Hirak, a été libéré, selon Me Sadat.
Le CNLD rapporte que des dizaines de personnes liées au Hirak ou à la défense des libertés individuelles restent emprisonnées en Algérie.