Le lieutenant-colonel français Philippe de Cussac, porte-parole de l’EUTM (Mission de Formation de l’Union Européenne), a annoncé hier mardi l’arrivée d’un premier contingent de 570 soldats maliens dans la petite ville de Koulikoro, à une soixantaine de kilomètres au nord-est de Bamako. Cette ville abritera pendant 10 semaines la première vague de remise à niveau de l’armée malienne.
Décidée le 17 janvier dernier, l’EUTM a un mandat initial de 15 mois et comporte environ 550 militaires européens. Au total quelques 3 000 soldats maliens devraient être formés en quatre vagues successives. Une formation généraliste est prévue dans un premier temps avec des cours techniques d’entraînement au tir et de manœuvres ainsi que des cours théoriques qui comprendront entre autres des modules sur le respect du droit humanitaire. Viendra ensuite une spécialisation en télécommunications, artillerie, génie ou encore la formation de forces spéciales et de tireurs d’élite.
Pour se remettre définitivement à niveau, le Mali a reçu de la Russie pour un contrat de 12 millions de dollars 3 000 fusils Kalachnikov, 300 mitrailleuses et des munitions. Le pays aurait en plus passé une commande auprès de la société d’exportation d’armements russe Rosoboronexport pour des hélicoptères, des avions de combats et des véhicules blindés. Il faudra bien cela pour remettre sur pied cette armée « déstructurée et incapable de se projeter dans l’avenir », de l’avis du général François Lecointre, commandant français de L’EUTM.
Il devient impératif pour l’armée malienne d’être à nouveau en mesure d’assurer elle-même la sécurité de son territoire alors que la France prépare le désengagement partiel de ses 4 000 soldats déployés dans le pays dans le cadre de l’opération Serval. D’autant plus que, malgré le fait qu’ils aient été chassés des principales villes qu’ils occupaient dans le Nord du pays, les islamistes restes très actifs à travers d’importantes poches de résistance dans les régions environnantes. L’armée malienne devrait être soutenue par les 11 000 hommes qui seront bientôt déployés par les Nations unies dans le cadre d’une mission de maintien de la paix.