Le président français François Hollande a entamé hier mercredi une visite officielle de 48 heures au Maroc. Parmi les nombreux sujets qui devraient être abordés, le chef d’Etat français devrait s’atteler à s’assurer le soutien du Royaume chérifien dans la gestion de l’après-guerre au Mali.
Malgré le fait qu’il n’y ait pas envoyé de troupes, le Maroc est très impliqué, et ce dès ses débuts, dans l’opération « Serval » mené par l’armée française au Mali. De longs entretiens téléphoniques ont eu lieu entre les dirigeants des deux pays peu après le lancement de l’opération. Le Maroc a soutenu l’opération française en fournissant du renseignement et a ouvert son espace aérien aux chasseurs français qui ont stoppé les colonnes des djihadistes qui s’étaient lancées sur Bamako.
Si l’éviction des djihadistes des fiefs qu’ils occupaient avant l’intervention française et des autres troupes africaines est déjà une réalité, la gestion de l’après-conflit s’annonce compliquée, surtout avec la situation instable au Sahara Occidental. Traqués par les militaires français et tchadiens, des groupes de combattants djihadistes auraient rejoint des combattants du Front Polisario.
Même si le renforcement de la sécurité au niveau des frontières a permis aux autorités marocaines de démanteler plusieurs cellules terroristes, il apparait comme une évidence que la bombe activée par l’afflux des combattants djihadistes au Sahara Occidental ne pourra être désamorcée sans la résolution de la crise politique qui y perdure.
La France se retrouve partagée entre l’Algérie et le Maroc, toutes deux ses alliées et soutiens dans ses opérations au Mali, mais opposés sur l’avenir de cette ancienne colonie espagnole contrôlée par le Maroc. L’Hexagone soutient le plan d’autonomie marocain pour ce territoire, mais évite de le rappeler trop souvent pour ne pas se priver du soutien crucial de son allié algérien, lui-même soutien du Front Polisario favorable à un référendum d’autodétermination.