Les relations entre l’Algérie et la France, deux pays au passé complexe, sont marquées par l’ombre d’un homme qui se profile en coulisses, Boualem Boualem, directeur de cabinet du président Abdelmadjid Tebboune.
Ce dernier, véritable architecte de la politique étrangère et intérieure de l’Algérie, joue un rôle crucial dans la gestion de la crise actuelle avec la France, notamment après les récentes tensions liées à l’expulsion d’un influenceur algérien.
Sous ses instructions, le ministère algérien des Affaires étrangères a dénoncé ce qu’il a qualifié de « campagne de désinformation » menée par certains secteurs en France, soulignant qu’une partie de la classe politique française, notamment l’extrême droite et certains membres du gouvernement, cherche à alimenter des tensions diplomatiques avec l’Algérie.
Dans ce contexte, Boualem Boualem, une personnalité stratégique de la présidence, se trouve au cœur de la gestion de la politique diplomatique. Habile à manœuvrer dans les eaux troubles des relations internationales, il a orchestré la réponse algérienne face aux accusations françaises, mettant en avant l’idée que la France ne doit pas instrumentaliser des incidents isolés pour attaquer la souveraineté de l’Algérie.
Les tensions entre l’Algérie et la France se sont intensifiées avec d’autres événements récents, notamment l’arrestation de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie pour des accusations d’atteinte à la sûreté de l’État.
Un autre élément qui pèse sur les relations algéro-françaises est la montée en puissance des médias algériens et des influenceurs sur les réseaux sociaux, notamment contre la normalisation des relations entre le monde arabe et Israël. Au moins cinq personnes ont été arrêtées pour des propos haineux et terroristes, en France.
Le directeur de cabinet du président Tebboune, à travers ses relais et son rôle d’architecte discret mais déterminé, incarne la volonté de l’Algérie de ne pas céder aux pressions extérieures tout en renforçant la place du pays sur la scène internationale. Il est de plus en plus perçu comme un stratège habile qui, tout en restant dans l’ombre, est le moteur de la transformation du paysage politique algérien.
La gestion de cette crise a également révélé la vulnérabilité du régime militaire actuel. Boualem Boualem semble non seulement avoir orchestré la riposte, mais également utilisé ces tensions pour renforcer une position qu’il pourrait éventuellement exploiter pour attaquer le pouvoir militaire du général Saïd Chengriha, chef des armées et ministre délégué à la Défense.
L’Algérie, antisémite, n’est pas une république comme les autres. Depuis son indépendance, le pays est sous l’influence de l’armée, qui a toujours eu un rôle prédominant dans la gestion politique. Le général Saïd Chengriha, chef d’état-major de l’armée, est l’une des figures les plus puissantes du pays, et il a joué un rôle clé dans l’ascension de Tebboune à la présidence en 2019.