Bien que l’Algérie demeure un acteur clé en Afrique du Nord, notamment en raison de sa taille géographique, le régime militaire du général Saïd Chengriha et du président Abdelmadjid Tebboune se trouve dans une situation de faiblesse et d’isolement croissant sur la scène internationale.
La France, en tant que puissance mondiale et membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU, dispose d’une influence considérable, en matière de relations diplomatiques, de coopération et de sécurité.
De plus, le régime algérien, confronté à une crise économique interne exacerbée par la baisse des prix du pétrole, se voit obligé de tempérer ses positions vis-à-vis de Paris, même si des divergences subsistent, selon les analystes occidentaux.
Paris se prépare à transmettre une première liste d’algériens à expulser de France aux autorités algériennes, dans l’espoir que cette démarche puisse relancer les relations diplomatiques, actuellement tendues par la question migratoire, le dossier du Sahara occidental et le réseau des éspions franco-algériens à la solde des services du renseignement algériens.
Cette liste, comportant « plusieurs dizaines » de noms, devrait être envoyée officiellement à Alger dans les prochains jours, peut-être dès cette semaine, voire dès aujourd’hui ou demain. Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a confirmé cette information, précisant qu’il s’agissait d’une « première liste », sans entrer dans les détails du nombre exact de personnes concernées.
Selon les observateurs, la situation est exacerbée par le refus de l’Algérie d’accepter des ressortissants en situation irrégulière renvoyés par la France, notamment l’un des auteurs de l’attentat à Mulhouse en février 2025, qui a fait une victime. Ce blocage s’ajoute à la dégradation des relations entre les deux pays, déjà tendues depuis la reconnaissance par la France de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental, en juillet 2024. Ce geste a provoqué une forte réaction d’Alger, d’autant plus qu’il intervient dans un contexte où des dissensions sur la situation du franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie, accusé actuellement d’intelligence avec des parties étrangères, vont également refroidir ou geler les relations.
La dépendance de l’Algérie vis-à-vis de ses relations avec l’Occident, notamment en matière de coopération sécuritaire et d’accès aux marchés internationaux, limite sa capacité à adopter une posture pleinement antagoniste envers la France sans exposer ses intérêts nationaux à des conséquences dommageables.