La violence continue de frapper le centre du Nigeria. Au moins 25 personnes ont été tuées dans deux attaques distinctes menées par des hommes armés, dimanche soir, dans l’Etat de Benue, une région régulièrement secouée par des conflits meurtriers liés à l’usage des terres.
La première attaque a visé le village d’Ankpali, où 14 personnes ont trouvé la mort et plusieurs autres ont été blessées, selon les autorités locales. Un second assaut a eu lieu dans le village de Naka, où les forces de sécurité ont découvert 11 corps sans vie et cinq blessés.
Ces nouvelles violences interviennent dans un contexte de tensions persistantes entre éleveurs peuls, majoritairement musulmans, et agriculteurs sédentaires, en grande partie chrétiens, qui s’affrontent pour le contrôle des terres et des ressources. Ces affrontements, fréquents dans ce que l’on appelle la « Ceinture centrale » du Nigeria, prennent souvent une tournure ethnique ou religieuse. Le mois dernier déjà, 44 personnes avaient été tuées en l’espace de quatre jours dans la même région, illustrant la montée de l’insécurité.
Les tensions sont alimentées par la compétition foncière, les rivalités politiques et économiques, mais aussi par l’influence croissante de prédicateurs extrémistes, tant musulmans que chrétiens, qui exacerbent les divisions communautaires. Les États de Benue et du Plateau sont parmi les plus touchés par cette instabilité depuis plusieurs décennies. En avril, une série de massacres encore non élucidés a causé la mort de plus de 150 personnes dans ces deux États.
Un rapport récent d’Amnesty International dresse un tableau alarmant. Au cours des deux dernières années, plus de 6 800 personnes ont été tuées dans des attaques dans l’Etat de Benue, et environ 2 600 dans celui du Plateau. L’ONG fait également état d’exécutions sommaires, d’enlèvements et de destructions de biens.
Face à cette spirale de violence, les autorités nigérianes sont de plus en plus critiquées pour leur incapacité à protéger les populations et à prévenir les attaques dans cette région stratégique du pays le plus peuplé d’Afrique.
