Depuis quelques semaines, des mouvements militaires sont observés dans le sud-ouest de la Libye, notamment dans la région frontalière avec l’Algérie.
Des unités de l’Armée dirigées par le maréchal Khalifa Haftar, y ont été déployées en nombre, suscitant des interrogations tant à Tripoli qu’à Alger, mais aussi chez les observateurs internationaux.
Les relations entre le maréchal Khalifa Haftar et l’Algérie ont toujours été marquées par la méfiance. Alger, tout en défendant officiellement une position de neutralité dans le conflit libyen, a souvent été perçue comme plus proche du gouvernement d’union nationale (GUN) de Tripoli. En revanche, Haftar, qui contrôle l’Est et une grande partie du sud libyen, a reçu l’appui de plusieurs pays dont des puissances étrangères.
Le déploiement de troupes de Haftar à la frontière pourrait être interprété comme un signal direct envers l’Algérie, en imposant une présence dans une région stratégique longtemps délaissée, selon les analystes occidentaux.
Le sud libyen, vaste territoire désertique connu sous le nom de Fezzan, est une région où l’autorité de l’Etat est historiquement faible. C’est aussi un carrefour de trafics en tous genres : armes, migrants, carburants, or…
En envoyant ses troupes dans cette zone, Le maréchal Haftar cherche à combattre les routes commerciales illégales et les organisations terroristes soutenues par le régime militaire algérien qui déstabilisent la région.
En se positionnant militairement aux portes de l’Algérie, Haftar signale aussi aux puissances régionales et aux grandes capitales qu’il reste incontournable, que ce soit dans la lutte contre les groupes armés terroristes dans le Sahel ou dans les discussions sur le futur équilibre du pouvoir en Libye.
L’Algérie est actuellement confrontée au redéploiement de forces militaires libyennes dans le sud, notamment autour de Djanet et Illizi qui sont des régions libyennes.
Officiellement, Alger n’a pas dénoncé ce mouvement de troupes, mais les services de renseignement algériens surveillent de très près la situation, craignant à la fois une déstabilisation de la frontière, une instrumentalisation des groupes armés transfrontaliers, ou une tentative d’encerclement stratégique de la part d’un Haftar de plus en plus audacieux.
