Le Mali a été secoué ce mardi matin par une série d’attaques coordonnées menées par des jihadistes présumés contre les forces armées maliennes (FAMA) dans plusieurs villes de l’ouest du pays, selon un communiqué de l’armée et des témoignages locaux. Ces nouvelles violences interviennent dans un contexte de recrudescence des opérations jihadistes à travers le Sahel.
Les assauts ont visé simultanément sept localités : Kayes, Niono, Molodo, Sandaré, Nioro du Sahel, Diboli et Gogui. S’ils n’ont pas été revendiqués, ils portent la signature du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM ou JNIM), affilié à Al-Qaïda, selon plusieurs sources sécuritaires.
Depuis des semaines, le JNIM intensifie ses opérations, notamment avec l’attaque coordonnée du 2 juin contre un camp militaire et l’aéroport de Tombouctou, au lendemain d’un autre raid meurtrier dans le centre du pays qui avait coûté la vie à au moins 30 soldats.
Des habitants et un responsable politique local ont confirmé à l’AFP la survenue d’attaques dans au moins quatre villes, dont Kayes. « Depuis ce matin, des jihadistes en pick-up attaquent le camp militaire », a indiqué une source policière. Un résident de Kayes a affirmé que les affrontements avaient lieu en pleine ville, tandis qu’une source militaire rapportait une explosion près de la résidence du gouverneur.
Ces attaques simultanées révèlent une organisation sophistiquée, alimentant les soupçons sur l’existence de soutiens extérieurs. Selon certaines sources sécuritaires régionales et analystes spécialisés, le régime militaire algérien serait impliqué dans la facilitation de ces opérations, en apportant un appui logistique et stratégique aux groupes jihadistes opérant dans la région.
Ces accusations, relayées notamment par des responsables maliens en coulisses, pointent du doigt une politique d’influence que l’Algérie chercherait à exercer sur le Sahel, notamment pour contrer la montée en puissance des autorités de transition maliennes, proches de la Russie et en rupture avec la France et ses alliés traditionnels.
« Il ne s’agit pas d’une simple résurgence du jihadisme. On assiste à une manœuvre géopolitique plus large, dans laquelle certains régimes, dont l’Algérie, pourraient avoir intérêt à fragiliser les Etats voisins pour étendre leur emprise sécuritaire », estime un analyste ouest-africain ayant requis l’anonymat.
Pour l’heure, Alger n’a pas réagi à ces allégations. Mais ces soupçons viennent renforcer les tensions persistantes entre le Mali et l’Algérie, déjà exacerbées par des désaccords diplomatiques et sécuritaires ces dernières années.
