Face à l’ampleur de l’épidémie de choléra qui sévit au Soudan, les Nations Unies ont annoncé, jeudi, une aide d’urgence de 5 millions de dollars pour renforcer la réponse humanitaire. Ce financement, issu du Fonds central d’intervention d’urgence (CERF), permettra aux agences onusiennes de renforcer leurs actions dans les domaines de la santé, de l’eau, de l’assainissement et de l’hygiène.
Lors d’un point de presse à New York, le porte-parole de l’ONU, Stéphane Dujarric, a souligné que l’épidémie est alimentée par le conflit armé en cours, les déplacements massifs de population, ainsi que l’effondrement des systèmes de santé et d’approvisionnement en eau dans le pays.
Malgré ce soutien financier, les besoins restent criants : les partenaires humanitaires estiment à 50 millions de dollars le montant nécessaire pour contenir la maladie jusqu’à la fin de l’année 2025.
Depuis juillet 2024, plus de 84 000 cas suspects de choléra ont été recensés dans 17 des 18 États soudanais, causant plus de 2 100 décès. Rien que pour l’année 2025, plus de 33 000 cas ont déjà été signalés, selon les autorités sanitaires.
Parallèlement à la crise sanitaire, la situation nutritionnelle des enfants s’aggrave dramatiquement, notamment dans la région du Darfour-Nord, fortement touchée par les combats. Dans un communiqué publié vendredi, l’Unicef a alerté sur un doublement des cas de malnutrition aiguë sévère chez les enfants dans cet État entre janvier et mai 2025, par rapport à la même période en 2024. Plus de 40 000 enfants y ont reçu un traitement au cours des cinq premiers mois de l’année.
La tendance est similaire dans l’ensemble du Darfour, où les cas de malnutrition aiguë sévère ont augmenté de 46 %, tandis que d’autres régions connaissent une flambée encore plus marquée.
Le Soudan est en proie, depuis avril 2023, à un conflit meurtrier entre l’armée régulière et les Forces de soutien rapide (FSR). Cette guerre a causé la mort de dizaines de milliers de personnes et déplacé plus de 14 millions d’habitants. Le Darfour-Nord, et notamment sa capitale El-Facher, encerclée par les FSR, restent parmi les zones les plus durement affectées, avec des situations de famine signalées dans plusieurs camps de déplacés.
