Au moins 14 civils ont été tués samedi dans l’ouest du Soudan par les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) alors qu’ils tentaient de fuir la ville d’el-Facher, assiégée depuis mai par ces mêmes forces. L’ONG Emergency Lawyers, qui documente les violences liées au conflit, rapporte également plusieurs blessés et arrestations.
Les victimes tentaient de rejoindre le village de Qarni, situé à la sortie nord-ouest de la ville, après avoir répondu à un appel des FSR. Ces dernières avaient incité les habitants à quitter el-Facher pour leur garantir un « passage sécurisé » vers des zones sous leur contrôle. Selon l’ONG, les civils fuyaient l’intensification des combats entre les FSR et l’armée soudanaise.
El-Facher, capitale du Darfour-Nord, reste la dernière grande ville de la région à échapper aux FSR, en guerre contre l’armée depuis avril 2023. Les Nations unies ont plusieurs fois alerté sur le sort critique des centaines de milliers de civils pris au piège, sans accès suffisant à l’aide humanitaire.
Le gouverneur du Darfour, nommé par les FSR, Al-Hadi Idris, a affirmé jeudi que les forces paramilitaires et leurs alliés, regroupés au sein de la coalition Tasis, assureraient la sécurité des civils se dirigeant vers Qarni et au-delà, notamment vers Tawila.
Cette coalition a récemment annoncé la formation d’un gouvernement parallèle installé à Nyala, dans le Darfour-Sud, mais celui-ci n’a reçu aucune reconnaissance internationale.
L’Union africaine a d’ailleurs appelé ses membres à ne pas reconnaître ce « gouvernement illégitime ».
Le Soudan reste profondément divisé. L’armée du général Abdel Fattah al-Burhan contrôle le centre, le nord et l’est du pays, tandis que les FSR du général Mohamed Hamdan Daglo, dit « Hemedti » dominent l’ouest, incluant presque tout le Darfour, à l’exception notable d’el-Facher.
