Un drame s’est joué au large des côtes sud du Yémen, où au moins 76 migrants ont trouvé la mort dans le naufrage d’une embarcation surchargée, selon des responsables yéménites. Des dizaines d’autres sont toujours portées disparues.
Le bateau, qui transportait principalement des migrants éthiopiens, a sombré dans le golfe d’Aden, au large du gouvernorat d’Abyan, une zone fréquemment utilisée par les passeurs pour acheminer des migrants vers les pays du Golfe, notamment l’Arabie saoudite.
Selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), 157 personnes se trouvaient à bord. Trente-deux survivants ont été secourus, certains transférés vers Aden, ville voisine d’Abyan. Une vaste opération de récupération des corps est toujours en cours, a indiqué la direction de la sécurité locale.
Malgré la guerre qui ravage le Yémen depuis 2014, cette route migratoire dangereuse, surnommée la « route orientale », reste active. Chaque année, des milliers de migrants, majoritairement originaires d’Ethiopie, fuient la pauvreté ou les conflits dans leur pays en traversant la mer Rouge depuis Djibouti ou la Somalie, dans l’espoir d’atteindre les monarchies du Golfe.
Ce naufrage s’ajoute à une longue série de tragédies. Le mois dernier, au moins huit personnes sont mortes après avoir été contraintes par des passeurs à sauter à la mer. En 2023, l’OIM avait déjà recensé 558 décès sur cette même route, dont 462 par noyade.
L’OIM alerte régulièrement sur les dangers extrêmes auxquels sont exposés ces migrants. Nombre d’entre eux restent bloqués au Yémen, exposés aux abus, à l’exploitation, ou aux violences des différents groupes armés dans ce pays en guerre.