L’intervention au Mali de la France et de plusieurs pays africains a mis les djihadistes en déroute. Mais ces derniers conservent un potentiel de nuisance et sont en train se réorganiser pour ce qui ressemble à un redéploiement.
L’opération Serval et le blocus frontalier côté algérien ont porté un sérieux coup à tous les groupes terroristes de la région. Selon des estimations, le MUJAO et Ansar Dine ne compteraient plus que 500 et entre 800 et 1 000 hommes contre respectivement 1 000 et 2 000 au début des opérations militaires. Seul AQMI aurait perdu peu d’hommes mais parmi ceux-ci figure un de ses chefs, le célèbre Abou Zeïd. De plus, ces groupes manquent de vivres, de carburants et sont à la recherche de nouvelles caches. Cette défaite ne serait pas du goût du numéro un d’Al Qaïda, Ayman al-Zawahiri, qui superviserait, selon un contact des services algériens, la réorganisation des djihadistes dans le Sahel. C’est lui qui aurait demandé la fusion des « Signataires du Sang » de Mokhtar Belmokhtar et du MUJAO en une nouvelle organisation baptisée les « Mourabitounes ». En plus de la désunion, al-Zawahiri aurait décidé de remédier à ce qu’il considèrerait comme le second plus grand handicap des djihadistes, l’absence de leadership efficace. Au contraire d’Abou Zeïd et malgré son influence, Mokhtar Belmokhtar voit ses aptitudes à mener des actions armées critiquées. C’est pour cette raison que, selon le rédacteur en chef de l’Agence mauritanienne Nouakchott Information, la tête de la nouvelle organisation devrait revenir à un djihadiste de terrain qui a combattu les Soviétiques et les Américains en Afghanistan, probablement un Libyen susceptible d’attirer d’autres salafistes libyens actuellement dispersés.
Par ailleurs, Iyad Ag Ghaly, le chef d’Ansar Dine qui rassemble autour de lui de nombreux jeunes, est toujours présent dans le Nord du Mali, en partie protégé par l’importance indiscutable qu’il a acquise dans la négociation pour la libération d’otages.