Hier lundi, pour sa première réunion avec son Premier ministre Oumar Tatam Ly et son gouvernement, le président malien Ibrahim Boubacar Keita a annoncé des « assises nationales du Nord ». Ces rencontres, dont la date n’est pas encore fixée, doivent régler de manière définitive les rébellions récurrentes dans cette partie du pays.
En évoquant le sujet, le nouveau président malien entend prouver l’intérêt qu’il accorde à ce dossier sur lequel il est très attendu. D’ailleurs, le gouvernement de 34 membres formé dimanche se distingue par la création d’un ministère de la Réconciliation et du développement du Nord confié à un diplomate ancien ambassadeur du Mali aux Etats-Unis. Le sentiment d’être mis à l’écart du développement du reste du pays éprouvé par les quelques centaines de milliers de personnes qui constituent la communauté touarègue est à l’origine de plusieurs rebellions qui ont déchiré le pays depuis son indépendance en 1960. Mais la réconciliation nationale n’est pas le seul sujet à avoir été évoqué par le président malien. Une partie de sa déclaration diffusée dans la soirée par la télévision publique malienne a été vouée à la justice, incluant la lutte contre la corruption. Pour la première fois au Mali, le ministre de la Justice, poste occupé désormais par l’avocat de bonne réputation Mohamed Ali Bathily, est premier dans l’ordre protocolaire après le chef du gouvernement. Le ministre de la Justice aura également la lourde tâche de gérer le dossier le dossier des mandats d’arrêts émis contre les leaders touaregs de la rébellion du Nord.
En réaction au discours du président malien, la France, par son ministère des Affaires étrangères a réaffirmé son engagement aux côtés du Mali dans les défis de restauration de l’Etat, d’amélioration de la gouvernance, de la sécurité et du développement du pays qui l’attendent.