Burundi : Le choléra frappe des réfugiés fuyant les combats en RDC

Au moins huit réfugiés congolais sont morts du choléra au Burundi, parmi les plus de 80 000 personnes ayant fui les récents combats dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), selon une source humanitaire citée mercredi.

Cet afflux massif fait suite à la nouvelle offensive lancée début décembre par le groupe armé M23 dans la province du Sud-Kivu, le long de la frontière burundaise. Soutenu par le Rwanda, le mouvement s’est emparé ces derniers mois de plusieurs villes stratégiques, dont Goma en janvier et Bukavu en février, avant de prendre le contrôle d’Uvira le 10 décembre. Cette ville, peuplée de plusieurs centaines de milliers d’habitants, constitue un point clé de passage entre la RDC et le Burundi, allié militaire de Kinshasa.

Sous pression internationale, notamment américaine, le M23 a annoncé son retrait d’Uvira. Toutefois, des éléments du groupe restaient encore présents sur place jeudi, selon des sources locales et sécuritaires, malgré la signature à Washington d’un accord de paix entre la RDC et le Rwanda sous l’égide du président américain Donald Trump.

Face à la crise humanitaire, l’ONU a lancé la semaine dernière un appel de fonds d’urgence afin de venir en aide aux réfugiés. Une source humanitaire a fait état de 150 cas confirmés de choléra, décrivant une situation « catastrophique », marquée par un manque criant de nourriture, d’abris, d’eau potable et de soins médicaux. L’humanitaire, s’exprimant sous couvert d’anonymat, affirme que les autorités burundaises souhaitent garder ces chiffres confidentiels.

Dans les camps, les conditions sanitaires sont jugées alarmantes. « Les réfugiés arrivent épuisés après des jours passés sous le soleil et la pluie, dans un chaos total et avec une aide quasi inexistante », a-t-il alerté, appelant la communauté internationale à agir d’urgence.

Médecins sans frontières a également tiré la sonnette d’alarme, indiquant un taux de positivité de 42 % pour les tests de paludisme réalisés récemment, ainsi que des cas de choléra, de rougeole suspectée et une grande détresse psychologique parmi les réfugiés.

Selon l’ONU, l’offensive du M23 a provoqué le déplacement d’environ 500 000 personnes, dont 200 000 originaires de la région d’Uvira.