Le PAM (Programme Alimentaire Mondial) de l’ONU a annoncé mardi le lancement d’un pont aérien sur Bangui pour venir en aide aux centaines de milliers de déplacés des violences interreligieuses qui font face à un manque de nourriture croissant.
Ce pont aérien consistera en une rotation quotidienne d’un avion cargo Boeing 747 depuis Douala au Cameroun qui acheminera 100 tonnes de vivres par jour. La date de son lancement n’a pas été fixée mais devrait survenir incessamment.
La situation alimentaire est critique dans le pays. Le manque d’assainissement dans les camps de déplacés, la rareté de nourriture pré-positionnée, l’augmentation du prix des besoins alimentaires et l’arrivée de la saison des pluies font craindre une crise de la sécurité alimentaire.
A la date du 30 janvier dernier, les réserves du PAM ne comptaient plus que 120 tonnes de céréales dans la capitale. La situation s’est aggravée à cause de l’insécurité qui, depuis le début du mois de janvier, empêche les camions transportant la nourriture du PAM de traverser la frontière entre le Cameroun et la Centrafrique. A la fin janvier, une première escorte des forces internationales a protégé 10 camions jusqu’à Bangui mais 43 autres camions chargés de la nourriture du PAM sont actuellement toujours en attente à la frontière.
Cela fait deux mois, jour pour jour, depuis le 5 février 2014 que la France a lancé l’opération militaire Sangaris en Centrafrique pour mettre fin aux violences entre chrétiens et musulmans. L’objectif est loin d’être atteint, les règlements de comptes quotidiens à Bangui et les exactions massives en provinces se poursuivent. L’Assemblée française doit se prononcer par un vote le 26 février sur une prolongation de l’intervention militaire.