La journée de dimanche a particulièrement été sanglante avec la mort d’au moins 11 personnes, dont un parlementaire, dans des violences accompagnées de pillages à grande échelle dans la capitale centrafricaine.
La LCDH (Ligue centrafricaine des Droits de l’Homme) a rapporté dimanche, l’assassinat de Jean-Emmanuel Ndjaroua, un membre du parlement provisoire, dans le 4ème arrondissement de la capitale. Cet acte sanglant est survenu au lendemain d’une déclaration très remarquée de la victime devant le CNT (Conseil national de transition) provisoire. Il avait vivement dénoncé les violences dont sont victimes les ressortissants « cosmopolites » de sa région, autrement dit les musulmans.
Selon des témoins, les violences avaient commencé dès samedi avec la mort ,dans la soirée, de cinq personnes dans des circonstances non établies, puis de trois autres dans des affrontements interreligieux et une neuvième par les soldats de la Misca, la force de l’Union africaine. Une dixième personne aurait été également été lynchée près du marché central selon l’ONG Human Rights Watch.
D’après une source militaire française, toutes ces violences ont été accompagnées de pillages dans le centre-ville qui se sont poursuivis dans la matinée de dimanche avant d’être finalement contenus à la mi-journée. Les groupes armés manifestent de moins en moins, devant les forces militaires étrangères et n’hésitent plus à se livrer au pillage devant ces dernières.
Le commandant en chef de la Misca, le général camerounais Martin Tumenta Chomua, s’est vu contraint de menacer samedi ces groupes de recourir à la force pour arrêter les assassinats, lynchages et pillages.
La situation en Centrafrique est l’un des sujets principaux de la tournée du ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian, arrivé à N’djamena dimanche, avant de se rendre au Congo et en Centrafrique.