Yoro Abdoulsalam, un responsable connu du MUJAO (Mouvement pour l’Unicité et le Jihad en Afrique de l’Ouest) a revendiqué mardi l’enlèvement dans le nord du Mali d’une équipe du CICR (Comité International de la Croix-Rouge).
Dans un bref entretien téléphonique avec un journaliste de l’AFP à Bamako, le chef terroriste a tout juste reconnu que les humanitaires étaient en vie et en bonne santé. Le CICR était sans nouvelles, depuis le 8 février, de son équipe composée de quatre membres du CICR et d’un vétérinaire d’une autre organisation humanitaire, tous Maliens.
Le contact avait été rompu avec leur véhicule alors qu’il effectuait le trajet entre Kidal, dans l’extrême nord-est du pays, et leur base à Gao, dans le nord-est. Cet enlèvement renforce les informations émanant de plusieurs habitants de la région de Gao qui rapportaient ces derniers jours un retour en force du MUJAO sur le terrain.
Selon un responsable du gouvernorat de la région, des dizaines de combattants armés supposés membres de ce groupe, auraient fait irruption lundi dans la localité de Djébock, à une cinquantaine de kilomètres de Gao . Le MUJAO avait également été accusé par le MNLA, la rébellion touarègue, d’être l’auteur du massacre d’une trentaine de « civils touaregs » le 6 février dans la localité de Tamkoutat, proche de Djébock, au nord-est de la ville de Gao. La mort d’une trentaine de personnes avait été confirmée par le gouvernement malien et la Minusma qui s’étaient toutefois gardés de préciser l’origine des victimes.
Le nord du Mali peine plus que jamais à retrouver une entière stabilité après plus d’un an depuis l’intervention militaire internationale qui avait, dans un premier temps, mis en déroute les groupes djihadistes qui l’ont occupé pendant plusieurs mois.