Dans un communiqué publié mercredi, l’ONG Amnesty International a tenu à attirer l’attention de la communauté internationale, sur le nettoyage ethnique des civils musulmans dans l’ouest de Centrafrique.
Les massacres sont le fait des milices anti-balaka et les soldats de la force internationale de maintien de la paix ne parviennent pas à les en empêcher. Le Haut-commissariat aux réfugiés des Nations unies avait annoncé vendredi dernier que sur les dix derniers jours, environ 9 000 personnes de différentes nationalités, pour la plupart des musulmans, avaient fui vers le Cameroun voisin.
Les forces internationales présentes en Centrafrique sont vivement critiquées dans le communiqué de l’ONG. Bien qu’elle reconnaisse leur nombre insuffisant, notamment dans les villes où les musulmans sont menacés, Amnesty International dénonce cependant leur réticence à faire aux milices d’autodéfense chrétienne.
L’interpellation pourrait très prochainement être suivie d’effets après les avertissements successifs la semaine dernière du général camerounais de la force africaine en Centrafrique et du ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian, mardi à Brazzaville, d’une possibilité de recours à la force pour mettre un terme aux exactions.
Le départ forcé de Michel Djotodja le mois écoulé, entraînant celui de ses soutiens à l’ex-Séléka à majorité musulmane, semble avoir accéléré les violences interconfessionnelles. Les civils musulmans se retrouvent sans défense exposés à la vindicte des milices d’autodéfense paysannes à dominante chrétienne, désireuses de se venger des nombreuses exactions contre les populations chrétiennes qu’elles attribuent au mouvement de Michel Djotodja.
Les violences entre chrétiens et musulmans ont provoqué le déplacement en Centrafrique, d’environ du quart de sa population et de 246 000 personnes réfugiées dans les pays voisins.