La mort dans la nuit de mercredi à jeudi du 8ème soldat français engagé dans l’opération Serval au Mali ,a permis aux dirigeants français de rappeler le changement de nature de cette opération, qui ne signifie pourtant pas une fin de la lutte contre le terrorisme.
L’opération est sur le point d’achever sa phase de guerre frontale contre les groupes djihadistes pour adopter une conception régionale du contre-terrorisme. La réorganisation du dispositif militaire français a été rappelée par le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian lui-même. Selon son entourage, la France transmettra le relais sécuritaire aux forces des Nations unies et à celles du Mali.
D’ici la fin de ce mois, à l’opération Serval axée sur Bamako succèdera un dispositif régional couvrant l’ensemble de la bande sahélo-saharienne. Ce maillage sécuritaire sera commandé depuis N’Djamena au Tchad, mais comprendra plusieurs pôles spécialisés : Gao au Mali pour les opérations, Niamey au Niger pour les drones et Ouagadougou au Burkina Faso pour les forces spéciales. Des postes avancés devront être installés au Tchad, au Niger et avec l’ensemble du dispositif appuyé par les bases repositionnées en Côte d’Ivoire, au Gabon, au Sénégal et à Djibouti.
Ce dispositif a été élaboré lors d’une récente réunion entre le général Pierre de Villiers, le chef d’état-major français des armées, et ses homologues de la région. Il devrait mobiliser 3 000 militaires français et aucune limite de temps n’est prévue pour la durée des opérations. Si le bien-fondé de ces dispositions ne souffre d’aucune critique, certains à Paris doutent de son efficacité, alors que le gouvernement français a prévu un plan d’économies de près de 70 milliards de dollars.