Soudan du Sud : Un fragile accord de paix

Au Sud Soudan, la trêve semble avoir été de courte durée.  Quelques heures seulement après l’entrée en vigueur  du  cessez-le-feu, signé vendredi  à Addis Abeba, rebelles et troupes gouvernementales ont repris les armes.
Dimanche,  les rebelles  ont accusé  les forces  gouvernementales  d’avoir ouvert le feu contre leurs positions  dans  deux  Etats pétrolifères du Nord.  De leur côté, les soldats du président Salva Kiir  soutiennent  que ce sont les rebelles qui ont  été les premiers à utiliser les armes. Toujours est-il  que des tirs  ont  bel et bien eu lieu  dans  la ville pétrolière de Bentiu, ville  âprement disputée depuis le début du conflit.  Les  rebelles  affirment également avoir été  attaqués dans l’Etat du Haut-Nil, non loin de Bentiu.
Tandis que  les deux camps  s’accusaient mutuellement,  le président Kiir clama haut et fort,  son désir de faire la paix.  Il a déclaré  avoir donné l’ordre  à ses troupes de rester sur leurs positions,  et de respecter strictement  l’accord de paix, « sauf en cas de légitime défense ». De  nombreux observateurs se montrent pessimistes  quant à l’efficacité de l’accord de paix.  En effet,  les troupes rebelles sont loin d’être homogènes, car comprenant de nombreux déserteurs de l’armée, des ethnies diverses,  et même des mercenaires venus  du Soudan. La   hiérarchie semble mal respectée dans l’armée gouvernementale. Selon  Simon Monoja  Lubang, chercheur à l’Université de Juba, « certains commandants  ont  tendance à  agir  comme ils veulent,  sans  recevoir d’instructions ».
Vendredi dernier,  l’accord de cessez-le-feu a été  signé à Addis Abeba,  lors d’un tête-à-tête inédit  entre le président Salva Kiir et  le chef rebelle  Riek Machar.Les deux hommes étaient sous  fortes pressions diplomatiques  et menacés de sanctions par les Etats-Unis et l’ONU.  L’espoir de voir le conflit prendre fin,  aura été  de courte durée, et les menaces d’une crise humanitaire sans précédent planent toujours sur le pays.