Pour la première fois depuis le début du conflit sud-soudanais, le président Salva Kiir et le chef rebelle Riek Machar vont, ce vendredi à Addis Abeba, s’asseoir à la table des négociations.
Cette rencontre se tiendra à l’invitation du Premier ministre éthiopien Hailemariam Desalegn, président de l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD) qui n’est rien d’autre que l’organisation régionale chargée de la médiation dans le conflit sud-soudanais. Les médiateurs accordent une importance particulière à cette rencontre qui, espèrent-ils, aidera à mettre un terme aux violences meurtrières qui ravagent le Sud-Soudan depuis plusieurs mois.
Jusqu’à ce jour, les différentes négociations entre les parties en conflit, s’étaient soldées par un échec. Ainsi en janvier, un accord de cessez-le-feu a été signé, mais n’a jamais été respecté. Depuis la fin du mois d’avril, les négociations ont repris, mais avancent à petits pas, en raison de nombreux malentendus entre les délégations.
Le président Salva Kiir et le chef rebelle Riek Machar ont signé un accord de principe pour une rencontre directe, lors de la visite du secrétaire d’Etat américain John Kerry à Juba, le 2 mai dernier. M. Kerry a menacé de sanctions les deux hommes, s’ils ne trouvaient pas une issue à ce conflit qui a déjà fait plusieurs milliers de morts, et plus d’un million de déplacés. D’ores et déjà, les Etats Unis ont pris de premières sanctions à l’encontre de deux généraux accusés de « violences inconcevables contre les civils ». Il s’agit de Marial Chanuong Yol, chef de la garde présidentielle, et Peter Gadet, ancien chef rebelle.
Tandis que la pression internationale s’accroît, l’ONU ne cesse de mettre en garde contre les risques de famine et de génocide au Soudan du Sud.