La société civile burkinabè, l’une des principales forces ayant poussé l’ex-président Blaise Compaoré à quitter le pouvoir en octobre dernier, a qualifié jeudi la demande lancée par la garde présidentielle pour la démission du Premier ministre Isaac Zida, comme une « tentative de sabordage » de la transition démocratique.
La garde présidentielle également dénommée Régiment de Sécurité Présidentielle (RSP) a effectivement réclamé mercredi la démission de son numéro 2, le Premier Ministre Isaac Zida, ce qui confirme une certaine fragilité au sein de cette unité considérée comme le corps d’élite de l’armée burkinabè.
Dans une déclaration conjointe, écrite par une vingtaine d’organisations de la société civile burkinabè, l’appel à la démission du Premier ministre Isaac Zida par le RSP est perçu comme une tentative de remise en cause du consensus national. Cette déclaration conjointe à également qualifié cette demande de démission comme une mesure de sabordage de la transition démocratique et de liquidation des espoirs de l’insurrection populaire d’octobre dernier. Dans son élan démocratique, la société civile a par ailleurs renforcé son soutien à une dissolution complète du RSP.
D’après les spécialistes, cet appel à la démission du lieutenant-colonel Isaac Zida intervient à un moment où l’activisme politique de l’ancien parti au pouvoir a vigoureusement repris. Ce dernier a d’ailleurs annoncé un agenda politique chargé pour les semaines à venir. Ce couac politico-militaire démontre encore une fois la vulnérabilité à laquelle fait face le nouveau régime au Burkina Faso, trois mois après le départ de Blaise Compaoré au milieu de la révolte populaire.
Le Premier ministre Zida et le président de transition Michel Kafando forment, à eux deux, l’un des principaux piliers des institutions mises en place en novembre dernier, au lendemain du départ de Blaise Compaoré, après plus de 27 ans de règne sans partage.
Le Lieutenant-colonel Isaac Zida avait dès décembre 2014, appelé à la dissolution pure et simple du RSP afin de protéger les acquis de la révolution et empêcher toute tentative de coup d’Etat.