Fort de sa position de premier plan dans l’offensive régionale contre le groupe terroriste Boko Haram, le président tchadien Idriss Déby a profité de sa visite officielle au Nigéria lundi dernier pour réclamer aux autorités de ce pays une meilleure coordination militaire pour défaire définitivement les islamistes.
Idriss Déby a rencontré successivement le président sortant Goodluck Jonathan et son successeur vainqueur de la dernière élection présidentielle Muhammadu Buhari. Avec environ 5 000 soldats engagés sur la zone Niger-Tchad-Cameroun, le Tchad est aux avant-postes dans l’opération régionale lancée depuis février contre Boko Haram. Les succès de l’armée tchadienne ont permis à l’armée nigériane de récupérer plusieurs villes dont s’étaient emparées les islamistes. Mais pour le président tchadien, la coordination entre les deux armées est encore loin d’être satisfaisante. Une illustration de cette défaillance dans la coordination est qu’Abuja a été long, au goût de N’Djamena, à récupérer les villes que ses hommes avaient libérées. Pourtant, au vu de l’assise de Boko Haram dans le nord du Nigéria où il contrôle des pans entiers de territoire, l’intérêt d’une coalition de plusieurs armées réside justement dans la coordination pour une lutte plus efficace.
Malgré les nombreux revers qu’il a subis ces dernières semaines, Boko Haram est plus actif que jamais et continue ses exactions à l’encontre des populations civiles. Des sources militaires ont rapporté la mort de deux militaires camerounais dans des combats le weekend dernier avec des combattants islamistes ainsi que la mort d’une vingtaine d’autres personnes le même weekend dans des attaques lancées contre des villages camerounais frontaliers avec le Nigéria. Mais les forces camerounaises sont parvenues jusque-là à repousser toutes les attaques et incursions des combattants islamistes sur leur territoire.