Des sources concordantes ont rapporté un double attentat-suicide dimanche soir à proximité d’un camp de l’armée camerounaise à Fotokol au nord du Cameroun, localité frontalière du Nigéria. Aucun bilan officiel du nombre de victimes n’a encore pu être communiqué.
D’après les différentes informations recueillies, l’attaque a été menée par deux femmes kamikazes vêtues de burqa. La première d’entre elles s’est fait exploser dans un bar situé non loin d’un camp des forces spéciales camerounaises, peu après le coucher du soleil, au moment de la rupture quotidienne du jeûne du ramadan. La deuxième femme s’est fait exploser alors que les soldats s’approchaient du bar. Bien qu’aucun bilan officiel n’ait été communiqué, des sources concordantes font état de 12 morts parmi lesquels figure un soldat tchadien. Ce double attentat-suicide est le premier du genre en territoire camerounais. S’il n’a pas encore été revendiqué, tous les regards se dirigent vers le groupe armé Boko Haram. Les islamistes ont multiplié ces derniers mois les attaques au Nigéria, au Tchad, au Cameroun et au Niger, des pays qui ont formé une coalition régionale mois pour l’éradiquer.
La ville de Fotokol dans l’extrême nord du Cameroun où s’est produit l’attentat est le principal terrain au Cameroun où les autorités camerounaises affrontent les combattants de Boko Haram. Une attaque de ces deniers en février dernier s’était soldée par la mort de 80 personnes et la fuite de nombreux habitants. Depuis cette date, les armées camerounaise et tchadienne, qui étaient parvenues à repousser les assaillants, occupent la ville pour empêcher de nouvelles attaques de la secte islamiste. Dimanche, la ville avait essuyé des tirs de roquettes, attribués aux combattants de Boko Haram, provenant de la ville nigériane de Gambarou, que les islamistes contrôlent depuis le mois de mars. Gambarou et Fotokol ne sont séparés que par une rivière.