Maroc : création d’une Fondation des oulémas d’Afrique pour contrer l’extrémisme

En pleine montée du discours extrémiste et de prolifération des groupes terroristes, le roi Mohammed VI du Maroc vient de lancer une Fondation des oulémas d’Afrique, qui vise à renforcer les valeurs de tempérance de l’islam chez les jeunes afin de contrer l’expansion du fanatisme religieux sur le Continent.

La Fondation Mohammed VI des oulémas d’Afrique a été officiellement mise en place lundi à Rabat, en présence d’oulémas et de religieux musulmans issus d’une trentaine de pays africains. L’objectif est d’offrir aux imams et prédicateurs de différents pays africains une plateforme de formation et de perfectionnement aux préceptes de l’islam ouvert et modéré tel que pratiqué au Maroc depuis des siècles.

L’initiative est née de la volonté du Maroc et de plusieurs Etats africains de perpétuer les liens religieux et humains noués, des siècles durant, entre le royaume chérifien et les pays d’Afrique subsaharienne. De par ces liens qui remontent au 14ème siècle et même plus loin, une grande partie des musulmans d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique subsaharienne vouent un respect jamais altéré au souverain du Maroc. Un respect dû à sa qualité religieuse de Commandeur des croyants, titre hérité des premiers temps de l’islam.

Aujourd’hui encore, des milliers de tijanes du Sénégal et d’autres pays subsahariens, effectuent leur pèlerinage annuel dans la ville de Fès, reflet d’une relation qui a traversé les siècles.

La Fondation des oulémas d’Afrique, qui aura des sections dans les 29 pays africains fondateurs, vise également à répondre à une demande de nombreux pays subsahariens, dont les dirigeants envoient au Maroc des jeunes pour perfectionner leur savoir religieux.

Quelque 500 imams et prédicateurs du Mali, de Côte d’Ivoire, de Guinée, de Tunisie et de France poursuivent actuellement leurs études islamiques à l’Institut Mohammed VI de formation des imams, prédicateurs et prédicatrices.

Ce chiffre est toutefois appelé à augmenter rapidement au vu des sollicitations de ces pays, soucieux d’éviter que leurs jeunes tombent dans les filets de Boko Haram, d’Aqmi ou des autres groupes terroristes qui écument la vaste zone du Sahara et du Sahel.