Hier lundi, à l’occasion de la commémoration du quatrième anniversaire d’une attaque de Boko Haram contre le siège de l’ONU à Abuja, le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon a exprimé sa solidarité avec le Nigéria dans sa lutte contre le groupe islamiste. Cette déclaration masque à peine une incapacité de l’ONU à répondre à cette menace terroriste.
Ban Ki-moon était arrivé au Nigéria dimanche pour la commémoration des attentats dont ont été victimes les employés de l’ONU dans le pays. Le 26 août 2011, un attentat meurtrier à la voiture piégée avait visé le bâtiment des Nations unies qui abritaient 400 personnes. Au moins 24 personnes avaient péri. L’attaque avait été revendiquée par les islamistes radicaux de Boko Haram qui sont tenus pour responsables de la mort de plus de 15 000 personnes en six ans, essentiellement dans le nord-est du pays. Mais si Ban Ki-moon évoque une « plus grande stabilité et paix » dans le pays depuis l’arrivée au pouvoir fin mai du président Muhammadu Buhari, ses propos sont démentis par les faits. L’avion du secrétaire général de l’ONU a atterri à l’aéroport international d’Abuja quelques heures à peine après que l’armée nigériane eut annoncé que son chef, le général Tukur Buratai, avait été la cible d’une embuscade de Boko Haram, attentat dont il est sorti indemne. La secte islamiste a également intensifié ses attaques dans le nord-est du Nigéria et dans les pays voisins dans une nouvelle vague de violences qui a coûté la vie à plus de 1 000 personnes depuis fin mai.
Dans ce contexte, la solidarité de Ban Ki-moon et sa volonté de « travailler la lutte contre l’extrémisme et le terrorisme » ressemblent à un vœu pieux. Une intervention rapide des Nations unies dans la lutte contre Boko Haram est une véritable gageure du fait de leur trop grande bureaucratie et des divergences entre grandes puissances qui plombent très souvent les capacités de réaction urgente du Conseil de sécurité.