Après une journée de violences marquées par des tirs d’armes lourdes lundi dans les rues de Brazzaville, dans le sillage de la réélection contestée du président Denis Sassou-Nguesso, le gouvernement congolais a annoncé que la situation sécuritaire était désormais maîtrisée et appelé les habitants de la capitale à rester sereines et à vaquer à leurs occupations.
Des coups de feu avaient éclaté dans la nuit de dimanche à lundi dans deux quartiers de Brazzaville, réputé fidèles à l’opposition. Les échanges de tirs entre les forces de sécurité et les miliciens surnommés «ninja», ont duré jusqu’en milieu de matinée du lundi. Des jeunes favorables à l’opposition ont profité de la situation pour mettre le feu à des édifices publics.
Cette situation a effrayé la population des quartiers sud de Brazzaville, que des centaines d’habitants ont fui pour chercher abri dans le nord de la ville. Le gouvernement a accusé une milice hostile au président de s’être infiltrée dans la capitale pour s’attaquer à des positions militaires et sécuritaires, parlant d’une action terroriste.
Dans un communiqué, l’exécutif congolais a accusé « certains candidats ainsi que leurs soutiens » d’avoir appelé la population à l’insurrection armée pour protester contre la réélection, le 20 mars dernier, du président Sassou Nguessou. A 72 ans, l’actuel chef d’Etat est au pouvoir depuis plus de trois décennies.
Sa décision d’organiser un référendum en octobre 2015, qui a levé les limitations aux mandats présidentiels, avait mobilisé l’opposition contre lui. Après les résultats de l’élection présidentielle de fin mars, l’opposition alignée derrière le candidat Guy-Brice Parfait Kolélas, a crié à la fraude et demandé l’annulation des résultats.
Elle a également appelé la population à la désobéissance civile. La grève de la semaine dernière, largement suivie dans la partie sud de la capitale, mais ignorée dans les quartiers nord favorables au président Sassou Nguessou, illustre la profonde division dans le pays et fait craindre un dangereux enlisement.