L’armée nigériane a annoncé dimanche l’arrestation de Khalid al-Barnawi, chef d’Ansaru, un groupe armé nigérian dissident de Boko Haram et lié à Al-Qaïda au Maghreb Islamique.
Considéré comme l’un des ennemis publics les plus recherchés, Khalid al-Barnawi a été appréhendé vendredi dernier par des agents des services secrets à Lokoja dans l’Etat de Kogi.
Il a été conduit immédiatement à Abuja et placé en détention. Pour les forces de sécurité nigérianes, cette arrestation est un succès considérable. Khalid an-Barnawi, 47 ans, de son vrai nom Usman Umar Abubakar, était en haut de la liste des terroristes qu’ils recherchaient.
Originaire de la ville de Biu dans l’Etat de Borno dans le nord du pays, al-Barnawi s’est entraîné en Afghanistan et en Algérie. Il a pris la tête d’Ansaru après la mort de son fondateur Abubakar Adam Kambar, lors d’un raid militaire en mars 2012 sur sa cachette de Kano dans le nord du pays. Il était un maillon fort de la nébuleuse islamiste nigériane et faisait le lien entre les groupes nigérians et ceux d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient.
Les forces de sécurité et de défense nigérianes assurent également que le coup de filet qui a permis l’arrestation de Khalid al-Barnawi a été rendu possible par le changement de stratégie opéré par les autorités nigérianes. Le président Muhammadu Buhari, quelques semaines après son arrivée au pouvoir, avait remis à plat toute la chaîne de commandement des différents corps, plaçant ses hommes à lui et exigeant que le pilotage de la lutte contre les forces de Boko Haram soit au plus près du terrain. Maiduguri, dans l’Etat de Borno, est ainsi devenu le centre des décisions opérationnelles au lieu d’Abuja et les militaires, les agents du renseignement et les policiers nigérians s’appuient davantage sur les populations locales qui hésitent de moins en moins à livrer des renseignements.