Alors que la lutte anti-terroriste est la priorité du moment au Sahel et que la future force militaire régionale s’apprête à se déployer dans la région, la Mauritanie a déclaré sa frontière nord avec l’Algérie zone de « guerre », une décision qui n’est pas sans rappeler la présence en force des troupes algériennes dans la région.
La circulation des civils est désormais interdite dans cette vaste zone désertique située entre l’Algérie et la Mauritanie. Le gouvernement mauritanien motive sa décision par le fait que cette zone est devenue un repaire pour les trafics en tout genre. Cigarettes, drogue, migrants clandestins, armes pour les groupes djihadistes, tout y passe.
L’interdiction de cette zone est «consécutive aux difficultés d’identification de nos paisibles citoyens des trafiquants», indique le ministère mauritanien de la Défense, menaçant que «tout individu circulant ou traversant cette partie du territoire national sera traité comme cible militaire».
Le ministère mauritanien a enjoint à «l’ensemble des usagers, quelle que soit leur nature, d’éviter de mettre leur propre vie en péril en accédant à cette zone».
Cette décision extrême a été annoncé une semaine après la proposition curieuse, mais néanmoins révélatrice, faite par un député mauritanien. Au cours d’une séance du parlement, Mohammed Ghoulam Ould Hadj Cheikh a proposé de vendre une partie du Nord de la Mauritanie à l’Algérie pour lui permettre d’avoir « un accès à l’Océan atlantique ».
« L’Algérie a toujours souhaité avoir accès à l’Atlantique. Si on lui vendait une partie de notre territoire située dans le Nord », a suggéré le parlementaire mauritanien devant ses pairs restés médusés.