Les indicateurs d’un retour en force des États-Unis en Libye s’accumulent, avec les informations sur la réunion du maréchal Khalifa Haftar avec le chef du commandement américain pour l’Afrique, Africom, et l’annonce d’une reprise de la production de pétrole au niveau d’avant le blocage de 2014.
Le déplacement du président de la NOC, la Compagnie nationale libyenne de Pétrole, Moustafa Sanalla, mercredi à Benghazi, pour une mission de réunification du secteur pétrolier, quelques jours seulement après la prise de contrôle total de la deuxième ville libyenne par le maréchal Khalifa Haftar, est un signal fort dans ce sens.
Ceci, d’autant plus que le maréchal Haftar est connu pour ses liens très rapprochés avec les services de renseignements des Etats Unis, où il a vécu plusieurs années après avoir fui le régime de Kadhafi.
Si l’Administration Trump opte pour Khalifa Haftar, l’homme fort de l’Est libyen bénéficiera alors d’un soutien de poids dans son épreuve de force avec Fayez al-Sarraj, le chef du gouvernement d’union nationale (GNA), basé à Tripoli.
Ce dernier est soutenu par l’ONU qui avait parrainé l’accord de Skhirat conclu en décembre 2015 au Maroc, et qui avait abouti à la formation du GNA. Timidement soutenu par l’Onu et les pays européens, Fayez al-Sarraj promet des élections en mars 2018.
Son objectif affiché est de réconcilier toutes les forces en conflit en Libye pour mettre fin au chaos politique et sécuritaire qui dévaste le pays depuis la chute du régime de Kadhafi en octobre 2011.
Cette perspective devrait, au préalable, surmonter l’hostilité du maréchal Haftar, électrisé par ses succès militaires contre les groupes djihadistes dans l’Est de la Libye et, à présent, par le probable soutien des américains.