Sénégal : l’opposition dénonce l’envoi de soldats en Arabie Saoudite

Plusieurs figures de l’opposition mais également des personnalités proches du gouvernement sénégalais ont vivement dénoncé la récente décision du gouvernement d’envoyer des soldats en Arabie Saoudite pour porter main forte à la coalition internationale qui s’active au Yémen.

Le ministre sénégalais des Affaires Étrangères Mankeur Ndiaye avait annoncé lundi dernier la décision du gouvernement d’envoyer quelque 2 100 soldats en Arabie Saoudite pour combattre les rebelles chiites Houthis à la frontière avec le Yémen.

Toutefois, cette décision de Dakar qui s’inscrit dans le cadre de la politique de solidarité islamique, n’est pas du goût de tout le monde.

De nombreuses figures politiques ont en effet fortement critiqué cette démarche. Pour eux, le Sénégal n’a rien à gagner en s’engageant dans cette guerre, bien au contraire, le risque de pertes humaines parmi les militaires sénégalais n’est pas à écarter.

Mis à part les personnalités politiques de premier rang, une grande partie de la population craint elle aussi des représailles après une telle intervention. Pour beaucoup, en cas d’attaques terroristes sur le territoire sénégalais, le pays ne dispose pas des moyens de défense nécessaires pour assurer la sécurité, contrairement à la majorité des pays formant la coalition militaire.

Cette appréhension remonte à la première guerre du Golfe en 1991, les sénégalais gardent en effet un mauvais souvenir de l’implication militaire de leur pays avec les Etats de la péninsule arabique. Plus de 90 militaires sénégalais avaient péri dans un crash d’avion en Arabie Saoudite lors de l’opération tempête du désert. Vingt-quatre ans après cette douloureuse expérience, les mémoires sont toujours marquées.

La presse locale n’a d’ailleurs pas manqué, elle aussi, de critiquer cette décision gouvernementale. Plusieurs journaux sénégalais ont pointé du doigt l’implication modérée de certains pays formant la coalition, qui n’ont proposé qu’un soutien logistique contrairement au Sénégal qui a directement impliqué ses militaires.