Côte d’Ivoire : l’opposition craint la marginalisation après la victoire d’Ouattara

Le président ivoirien Alassane Ouattara a été réélu mercredi dès le premier tour avec une large majorité de voix, une réélection qui ne suscite pas uniquement des acclamations puisque plusieurs membres de l’opposition ont contesté les résultats de ces élections présidentielles.

Alassane Ouattara qui s’est appuyé sur un bon bilan économique lors des cinq dernières années à la tête de la Côte d’Ivoire, a été crédité de près de 84% des voix à l’issue du suffrage organisé dimanche. Réélu pour un nouveau quinquennat, Alassane Ouattara devance largement Pascal Affi N’Guessan, le représentant du Front Populaire Ivoirien fondé par l’ex-président Laurent Gbagbo, qui obtient un peu moins de 10% des votes.

C’est probablement ce faible score réalisé par le candidat du FPI, Affi N’Guessan, qui a poussé plusieurs membres de l’opposition ivoirienne à mettre en doute la portée politique de ces résultats. Beaucoup d’entre eux ont, en effet, affirmé mercredi ne pas reconnaître la victoire du président Alassane Ouattara tout en précisant vouloir se donner les moyens légaux afin de contester cette « mascarade » politique.

Une grande partie des membres du FPI avaient d’ailleurs appelé au boycott des élections avant même la tenue de ce scrutin, en signe de compassion avec Laurent Gbagbo, grand absent de ces élections. L’ancien président ivoirien est en effet toujours détenu aux Pays-Bas dans l’attente de son jugement par la Cour Pénale Internationale (CPI) de La Haye.

Le taux de participation, qui était l’un des enjeux majeurs de ces élections, a avoisiné les 55%. Un score en deçà des espérances des dirigeants du parti au pouvoir. Ces derniers comptaient sur la participation d’au moins quatre des six millions d’électeurs appelés à ce scrutin. Mais la mobilisation des partisans de Laurent Gbagbo en faveur du boycott, a finalement dissuadé de nombreux ivoiriens à se déplacer aux bureaux de vote.