Le gouvernement nigérian a annoncé mercredi la libération des mains de Boko Haram de 338 otages, pour la plupart des femmes et des enfants, lors d’une opération présentée comme faisant partie d’une vaste offensive contre le groupe terroriste.
Au cours de cette opération, les militaires nigérians ont abattu une trentaine d’éléments de Boko Haram, avant de libérer les dizaines de captifs qui étaient retenus dans le Nord-est du pays, fief de Boko Haram. Mais les 276 des lycéennes dont l’enlèvement en avril 2014 avait suscité l’indignation de la communauté internationale, ne figurent pas parmi les captifs libérés. Depuis janvier 2014, Boko Haram aurait enlevé plus de 2 000 femmes et filles au Nigeria, d’après Amnesty International.
Ce succès de l’armée nigériane paraît toutefois isolé face à la poursuite des attentats meurtriers et des attaques suicides sanglantes menées par un Boko Haram plus virulent que jamais. Jusqu’à présent, la promesse du président Muhammadu Buhari de venir à bout de la secte extrémiste avant la fin de cette année ressemble plus à un vœu pieux qu’à une stratégie mûrement réfléchie.
Plus grave encore, le groupe jihadiste nigérian qui a fait allégeance au groupe terroriste de l’Etat islamique (EI), a étendu ses attaques meurtrières aux pays voisins riverains du Lac Tchad. Une expansion fulgurante qui a poussé le Cameroun, le Tchad, le Niger, le Benin, en plus du Nigeria, à mettre sur pied une force armée régionale dédiée à la lutte contre Boko Haram.
Toutefois, en dépit de quelques opérations menées par les armées tchadienne et camerounaise qui ont porté quelques coups durs au groupe terroriste, les attaques de Boko Haram demeurent très coûteuses en vies humaines. Parti du Nord-est du Nigeria, une région marginalisée au niveau économique et social, le groupe extrémiste sévit dans une vaste zone autour du Lac Tchad. Depuis 2009, ses attaques ont fait plus de 17 000 morts et poussé quelque 2,5 millions de personnes à fuir leurs foyers.