Le Nord du Mali n’est plus la seule région touchée par la violence ethnique et communautaire, le centre du pays est lui aussi de plus en plus tiré vers la confrontation entre Peul et Dogon, qui ont chacun constitué un groupe d’autodéfense.
Dans un climat où la cohabitation entre les deux ethnies est devenue très difficile, à cause de fréquents affrontements meurtriers, chaque clan a décidé de constituer sa propre milice.
Les Peuls, accusés par leurs rivaux Dogon d’être des jihadistes, ont constitué l’Alliance pour le salut au Sahel (ASS). En face, la milice baptisée « Dan na Amassagou » prétend protéger les Dogons contre le Peuls. Les deux groupes pointent du doigt l’absence de l’autorité étatique dans cette région.
Chacun des deux groupes d’autodéfense rivaux affirme disposer de centaines de miliciens, dont plusieurs disposeraient de fusils Kalachnikov.
Ces développements inquiétants interviennent dans une région sérieusement secouée par l’activisme des groupes djihadistes au cours des derniers mois.
Mardi dernier, quatre civils ont été tués dans l’attaque d’un village dans la région de Mopti (Centre). L’attaque qui a été attribuée par les autorités à des « terroristes », s’est déroulée dans le village de Tonio, à la frontière avec le Burkina Faso.
Une course-poursuite a permis à une unité de l’armée de « capturer trois suspects terroristes en possession d’engins explosifs, de matériels et équipements de guerre », a annoncé le ministère malien de la Défense.