Algérie : répression contre les migrants d’Afrique subsaharienne

Selon le rapport 2018 d’Amnesty international sur la situation des droits humains dans le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord (MENA), les autorités algériennes ont poursuivi des « opérations répressives et discriminatoires » contre les migrants, les réfugiés et les demandeurs d’asile d’Afrique subsaharienne.

Selon ce rapport, plusieurs milliers de migrants ont été arrêtés arbitrairement en Algérie, placées en détention, transférées de force dans l’extrême sud du pays et expulsées vers les pays voisins.

« En avril, les forces de sécurité ont procédé à des arrestations massives dans la ville d’Oran lors d’opérations de ratissage au cours desquelles des migrants ont été frappés à coups de matraque et roués de coups de pieds », pointe l’organisation.

Citant des organisations internationales qui surveillent la situation, Amnesty précise qu’au cours de l’année 2018, plus de 12.000 Nigériens et plus de 600 personnes venues d’autres pays d’Afrique subsaharienne, parmi lesquels des hommes et des femmes en situation régulière, réfugiés ou demandeurs d’Asile, ont été sommairement expulsés vers le Niger.

Le rapport relève en outre que les autorités algériennes ont transporté de force au moins 11.000 personnes originaires de pays d’Afrique subsaharienne à la frontière vers le Niger et les ont abandonnées, ajoutant que plus de 3.000 autres ont été conduites de la même façon à la frontière avec le Mali.

Se référant au Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) en Algérie, Amnesty International indique qu’au moins 100 personnes de nationalité syrienne, yéménite ou palestinienne ont été conduites à la frontière avec le Niger où elles ont été abandonnées en plein désert.

Concernant la liberté d’expression, les autorités algériennes ont restreint de façon injustifiée les droits à la liberté d’expression, de réunion pacifique et d’association, notamment en procédant à l’arrestation et à la détention arbitraire de journalistes et de militants sur la base de dispositions très restrictives du Code pénal, relève l’organisation, notant qu’elles ont maintenu une interdiction de facto de manifester dans la capitale et ont fait usage de force excessive pour disperser de manifestants pacifiques dans plusieurs villes du pays.