Neuf membres des puissantes et redoutées Forces de soutien rapide (RSF) ont été arrêtés pour la mort de jeunes manifestants tués par balles, ont annoncé les généraux au pouvoir au Soudan
Cette annonce a été faite alors que quatre manifestants ont été tués jeudi à Omdourman, ville voisine de la capitale soudanaise, lors des rassemblements organisés à travers le pays à l’appel du mouvement de contestation pour dénoncer la mort de quatre lycéens lundi dans la ville d’Al-Obeid (centre).
« Une enquête a été ouverte sur les évènements d’Al-Obeid, et sept membres des RSF ont immédiatement été limogés et remis à la justice civile pour être jugés », a déclaré vendredi devant la presse le général Shamseddine Kabbashi.
« Hier, deux autres membres des RSF avaient été arrêtés, donc ils sont neuf au total », a poursuivi le porte-parole du Conseil militaire au pouvoir, qui dirige le pays depuis la destitution du président Omar el-Béchir en avril.
Dirigées par Mohammed Hamdan Daglo, aujourd’hui numéro deux du Conseil militaire, les RSF étaient un pilier du régime du président soudanais déchu Omar el-Béchir, avant de contribuer à sa chute. Accusées de terribles exactions, notamment pendant le conflit du Darfour (ouest) déclenché en 2003, les RSF restent une force centrale de l’appareil répressif au Soudan.
Jeudi, des milliers de Soudanais sont descendus dans les rues à travers le pays pour dénoncer la violence et « obtenir justice » pour les six manifestants tués à Al-Obeid, dont quatre lycéens, qui protestaient contre les pénuries de pain et de carburant.