L’interdiction d’importer et d’exporter des marchandises à travers les frontières terrestres du Nigeria durera « aussi longtemps qu’il le faut » pour pousser les pays voisins à endiguer le commerce de contrebande, a déclaré lundi le chef des douanes nigérianes.
« Pour le moment, toutes les marchandises illégales ou légales restent interdites d’importation au Nigeria par les frontières terrestres », a déclaré à la presse Hamed Ali, contrôleur général des services des douanes du Nigeria.
« Nous ne pouvons pas donner de calendrier précis pour la réouverture », a-t-il ajouté. « Cela prendra le temps qu’il faut à nos voisins pour venir à la table des discussions », martèle M. Ali depuis la fermeture des frontières, décidée de manière brutale et unilatérale le 19 août dernier.
« La fermeture continuera tant que nous pourrons obtenir les résultats souhaités », a répété le chef des douanes.
Le président Muhammadu Buhari a fermé de manière inattendue les frontières du Nigeria au commerce de marchandises, déclarant qu’il était temps de mettre fin à la contrebande rampante, notamment de riz ou de poulets surgelés importés du Bénin et qui traversent illégalement la frontière poreuse avec le Nigéria.
La frontière avec le Niger (1.400 kilomètres) est quasiment impossible à bloquer hermétiquement, et les frontières avec le Tchad et le Cameroun sont pratiquement inaccessibles à cause des différents conflits dans la zone (Boko Haram, Cameroun anglophone…).
Le Bénin profite également depuis des décennies de l’importation illégale d’essence subventionnée, qui a coûté des milliards de dollars au gouvernement nigérian, affirme Abuja.
La fermeture unilatérale des frontières va à l’encontre de tous les traités commerciaux et de libre circulation signés par le Nigeria dans le cadre de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).
La fermeture a également jeté une ombre sur un accord historique de libre-échange, signé par 54 des 55 pays africains, une initiative saluée comme une avancée cruciale vers la suppression des barrières commerciales du continent.