Le Maroc et l’Organisation des Nations unies (ONU) ont signé, mardi en visioconférence, un Accord de siège pour l’établissement au Maroc du Bureau Programme pour la lutte contre le terrorisme et la Formation en Afrique de l’UNOCT (United nations Office of Counter-Terrorism).
Signé par le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, Nasser Bourita, et le Secrétaire général adjoint de l’Onu à la lutte contre le terrorisme, Vladimir Voronkov, ce centre reflète l’ambition de conjuguer les efforts afin de faire face aux défis liés à la menace terroriste grandissante en Afrique ces dernières années.
Ce bureau, le premier du genre en Afrique, vise à “renforcer la capacité des États membres par l’élaboration de programmes nationaux de formation à la lutte contre le terrorisme”, a indiqué M. Bourita, qui intervenait en marge de la cérémonie de signature de cet accord.
La création de ce centre, fruit d’un travail acharné de plus de neuf mois, intervient alors que l’Afrique est victime d’une recrudescence “alarmante” des actes terroristes au cours de 2020, a observé M. Bourita.
Ces actes ont crû de 31% depuis 2011, en s’établissant à 4.100 victimes au premier semestre de l’année en cours, alors que le nombre de décès dus au terrorisme a bondi de 26% en une année (12.507 contre 9.944 aux premiers six mois de 2019).
Au Sahel, théâtre du plus considérable regain de violence, les actes de Jama’at Nusrat al Islam wal Muslimin (JNIM) et de Daech se sont multipliés par sept depuis la mi-2017, a indiqué le ministre.
Dans le Lac Tchad, le nombre des victimes des attaques terroristes de Boko Haram et de Daech a presque doublé depuis juin 2017, passant de 506 à 964 personnes, a fait savoir M. Bourita.
Ces chiffres, a conclu le ministre, soulignent que l’Afrique a besoin plus que jamais d’une action “immédiate et déterminée” pour stabiliser le continent, consolider sa sécurité et lui permettre de se concentrer sur le développement durable.