Le Mali et la lutte contre le terrorisme

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La récurrence des enlèvements et d’assassinats de touristes et de diplomates occidentaux dans la région sahélo-saharienne soulève encore une fois la question lancinante du développement du mouvement Al Qaïda dans la région. Elle interpelle la communauté internationale en ce sens qu’elle rappelle la nécessité impérieuse d’une lutte sans merci contre le terrorisme.

Le dernier événement tragique survenu sur le territoire malien montre l’étendue et la gravité de la menace terroriste qui ne cesse de frapper les pays sahéliens et déstabiliser la région entière. Il jette la lumière sur les réseaux terroristes qui s’activent, s’enracinement et se développent davantage dans la région du Sahel, une région devenue un lieu de refuge et une base arrière de tous les groupuscules terroristes, mafieux et criminels.
Une faction d’Al-Qaïda au Maghreb Islamique au Mali a annoncé avoir tué un otage occidental, le touriste britannique Edwin Dyer qu'elle détenait depuis janvier. Ce touriste anglais faisait partie d’un groupe de touristes capturé le 22 janvier à la frontière entre le Mali et le Niger.
Cet assassinat a été vivement condamné par le gouvernement britannique. Le Premier ministre britannique Gordon Brown l’a qualifié comme étant un acte de terrorisme horrible et barbare. Il s’est dit prêt à soutenir le Mali pour éradiquer le terrorisme et apporter tout son soutien au président malien pour combattre les cellules terroristes et expulser Al Qaïda hors de son pays.
Cet acte a suscité également une forte indignation de par le monde dénonçant l'action de la cellule d'Al-Qaïda au Mali et toute action terroriste dans toutes les parties du monde. La Commission de l'UA, quant à elle, a réitéré son engagement à travailler avec la communauté internationale pour combattre tous les actes de terrorisme.
L'assassinat du touriste britannique dans le désert malien est révélateur du mal qui s’empare de plus en plus de la région. Il met le gouvernement malien devant ses responsabilités pour sécuriser son territoire et protéger les ressortissants étrangers sur son sol.
Cet acte terroriste ne peut que pousser le gouvernement malien à s’engager davantage et mener une lutte sans merci contre les groupes terroristes. Il nécessite le renforcement des patrouilles mixtes le long des frontières maliennes pour renforcer la sécurité dans ce pays.
Force est de souligner dans ce cadre que la situation va en s’aggravant et ne supporte ni laxisme ni calculs nombrilistes. L’heure est à la mobilisation collective contre ce mal qui menace toute la région et par conséquent tous les pays du monde.
Il faut rappeler dans ce cadre que plusieurs otages sont encore détenus dans ce pays et que des négociations pour les libérer sont en cours. Le stratagème est le même, ainsi à chaque fois que les otages sont enlevés dans d'autres pays sahéliens, ils sont conduits dans le désert commun à plusieurs pays. Dans ce cadre, le nord du Mali constitue une zone prisée par les terroristes.
En effet, le nord du Mali est devenu la principale base arrière des groupes terroristes. Ils y mènent une politique d’infiltration locale et d’incrustation territoriale très efficace, notamment au nord de Tombouctou. Leurs plans macabres sont facilités par la situation géographique et la nature désertique de la région. D’autant plus que l’état d’indigence des populations locales leur facilite la tâche dans la mesure où les groupes terroristes se présentent en bienfaiteurs en apportant une assistance médicale, alimentaire et autres services. Ils mènent une politique de proximité à travers des oeuvres charitables pour monnayer leur tranquillité et renforcer leur capital sympathie auprès des populations démunies.
Le risque imminent de cette situation est double. Il s’agit d’une part de la création des connivences ou tout au moins une neutralisation des populations locales, d‘autre part le recrutement en masse de la jeunesse de la région par les cellules terroristes qui pourraient exercer une influence sur elle. Ce risque est d’autant plus réel qu’il ne faut surtout pas écarter ou minimiser puisque l’endoctrinement et les opérations d’embrigadement font partie du modus opérandi des terroristes d’Al Qaïda dans la région.
Le territoire malien mérite une attention toute particulière dans cette lutte internationale contre les forces du mal. Ce qui se trame dans la région demande une synergie des efforts militaires des pays limitrophes et des puissances mondiales. Sous-équipée et peu nombreuse l’armée malienne ne peut pas à elle seule contrôler les frontières vastes et poreuses du pays. Il est à souligner dans ce cadre que sous la pression internationale, le Mali est en discussion avec les pays limitrophes ainsi qu’avec d’autres pays tels que la France, les USA et le Canada pour coordonner les actions nécessaires en vue d’une lutte efficace contre les groupuscules terroristes qui y sévissent.
Le terrorisme est un danger pour la paix et la sécurité qui guette tous les pays sans exception. Céder aux exigences des terroristes et satisfaire leurs requêtes de rançons, c’est encourager les forces du mal dans la région.
La pleine coopération des pays de la région dans la lutte contre le terrorisme sous toutes ses formes est très demandée dans ce contexte très difficile. Il est temps que la communauté internationale accentue la lutte avec fermeté et détermination contre le terrorisme dans cette zone investie par les malfrats de tous bords. Il est temps également que les puissances mondiales s’engagent davantage en menant une grande offensive contre les groupes terroristes dans cette région saharo-sahélienne devenue le ventre mou du terrorisme international.