C’est une course contre la montre que mène le général Said Chengriha, l’homme fort du régime en Algérie, qui a donné des instructions fermes pour l’importation à tout prix de quantités supplémentaires de sucre, alors que cette matière commence à se faire rare sur le marché algérien, et risque d’entraîner une crise à l’image de celle de l’huile de table.
Depuis quelques jours, en effet, le prix de gros du sucre a atteint près de 75 DA le kg contre 68 DA auparavant. Cette flambée des prix est la conséquence de l’augmentation des cours mondiaux du sucre, qui se sont accrus de plus de 33 % en une semaine.
L’insistance du général Changriha, chef d’état-major de l’armée, se base sur les analyses de plusieurs observateurs du marché algérien. Ces derniers estiment que l’Algérie, qui est l’un des plus importants consommateurs de sucre dans le monde, risque de subir de plein fouet ces bouleversements du marché mondial du sucre.
Pour ces observateurs, le risque de nouvelles « tensions est grand, car il sera très compliqué de vendre encore du sucre à un prix plafonné pour les consommateurs algériens ». Un avertissement que le général prend très au sérieux dans le contexte surchauffé du Hirak et des protestations populaires contre le régime.