Le Polisario n’arrive pas à se démêler de ses connexions avec Aqmi et les réseaux de trafiquants du Sahel. Malgré les démentis, le front qui lutte contre le Maroc pour l’indépendance de la région du Sahara Occidental, vient d’être rattrapé par l’actualité. Cette fois, ce sont des éléments du Polisario qui ont tué un homme et enlevé trois autres dans le nord du Mali, non loin de la frontière avec l’Algérie, dans ce qui a l’air d’être une vendetta entre trafiquants. Le Polisario a avancé le prétexte de la poursuite de « complices » d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). Mais il s’agit en réalité d’un « règlement de comptes entre trafiquants », selon Mohamed Ould Taher, un élu local du nord du Mali. Le neveu de ce dernier est l’une des trois personnes enlevées par les éléments armés du Polisario. Mohamed Ould Taher affirme que son neveu n’a rien à voir avec cette affaire.
Pour ce conseiller local, le véritable complice d’Aqmi est Omar sahraoui, un ressortissant malien habitué des camps du Polisario à Tindouf, dans le sud-ouest algérien. Condamné en 2010 en Mauritanie à 12 ans de travaux forcés pour l’enlèvement d’humanitaires espagnols, Omar sahraoui a ensuite été extradé vers le Mali où Aqmi avait obtenu sa libération en échange de deux otages espagnols. Le verdict incriminant le Polisario était déjà tombé, le 5 décembre, avec l’arrestation de deux éléments sahraouis dans la ville portuaire de Nouadhibou, en Mauritanie. Les aveux obtenus de cette double arrestation avaient confirmé que le rapt, le 23 octobre de deux autres humanitaires espagnols et de leur collègue italienne à l’intérieur du QG du Polisario à Tindouf, était l’œuvre d’éléments sahraouis en liaison avec des groupes d’Aqmi. Et malgré le rejet par les dirigeants du Polisario de toute connexion du Front avec ce qui se passe dans le Sahel, la réalité des faits s’impose d’elle-même. L’enchaînement des enlèvements d’Occidentaux et des règlements de compte entre trafiquants au Sahel, montre chaque jour l’enlisement du Polisario dans le chaos prévalant dans cette zone désertique qui échappe à tout contrôle des pouvoirs étatiques.