Neuf personnes, dont un bébé, ont été tuées le 1er juin par des soldats dans le nord-ouest anglophone du Cameroun, a annoncé mardi le ministère de la Défense.
Quatre soldats recherchaient un des leurs porté disparu quand ils ont fait face à « un groupe de villageois survoltés », à Missong, un hameau de la région du Nord-Ouest, écrit le ministère dans un communiqué.
Ils ont tiré « dans une réaction inappropriée, inadaptée à la circonstance et manifestement disproportionnée » et tué quatre femmes, quatre hommes et une fillette de 18 mois, selon le ministère qui parle de « méprise » et assure que les quatre militaires sont « aux arrêts ».
Les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, peuplées principalement par la minorité anglophone du Cameroun, sont le théâtre d’affrontement entre des groupes armés séparatistes et des forces de sécurités massivement déployées. Un conflit qui a fait plus de 6.000 morts depuis fin 2016 et forcé à se déplacer plus d’un million de personnes, selon l’ONG International Crisis Group (ICG).
En février 2020, au moins 23 civils dont 15 enfants selon l’ONU, avaient été tués dans un raid de militaires dans le village de Ngarbuh, dans le Nord-Ouest.
En février 2021, Human Rights Watch (HRW) avait accusé des soldats d’avoir violé « au moins 20 femmes – dont quatre handicapées » et tué un homme dans une attaque en mars 2020 dans le village d’Ebam, dans la région du Sud-Ouest.
Les rebelles séparatistes comme les militaires et les policiers sont régulièrement accusés par l’ONU et les ONG internationales de crimes contre les civils.