Le président tunisien Kaïs Saïed a récemment annoncé la prolongation de l’état d’urgence en Tunisie jusqu’à la fin de l’année 2024, marquant une nouvelle étape inquiétante vers l’hégémonie.
La décision, publiée dans le Journal Officiel de la République tunisienne (JORT), confère au ministère de l’Intérieur des pouvoirs exceptionnels, dont l’interdiction de réunions, l’imposition de couvre-feux, les perquisitions sans autorisation judiciaire, et la surveillance accrue des médias.
Initialement instauré jusqu’au 31 janvier 2023, l’état d’urgence avait déjà été prolongé jusqu’au 30 janvier 2024 avant cette nouvelle extension.
Ces mesures restrictives ont suscité des critiques nationales et internationales en raison de leur impact sur les droits fondamentaux des citoyens.
Depuis l’arrivée de Kaïs Saïed, la Tunisie traverse une crise politique persistante. Les actions du président incluent la dissolution du Conseil supérieur de la magistrature et du Parlement, l’adoption de lois par décrets présidentiels, la tenue d’élections législatives anticipées en décembre 2022, et l’approbation d’une nouvelle Constitution par référendum en juillet 2022. Ces initiatives sont souvent dénoncées comme des actes autoritaires visant à consolider le pouvoir présidentiel.
Parallèlement à cette escalade autoritaire, le parti d’opposition Ennahdha fait face à une répression accrue. Le président du parti, Rached Ghanouchi, et son gendre Rafik Abdessalem ont récemment été condamnés à trois ans de prison ferme dans une affaire soi-disant liée à des contrats de lobbying. Cette condamnation s’accompagne d’une amende de 1,17 million de dollars infligée au parti Ennahdha pour des fonds étrangers reçus.
Les mouvements d’opposition tunisiens expriment des préoccupations croissantes quant à l’utilisation abusive de l’état d’urgence contre ceux qui s’opposent aux mesures présidentielles.
Ces développements soulignent la détérioration de la situation des droits humains en Tunisie et suscitent des appels urgents à l’attention de la communauté internationale pour mettre fin à cette répression et défendre les principes démocratiques.