Suite à la publication des résultats officiels des élections législatives en Afrique du Sud, l’ANC (Congrès national africain) au pouvoir depuis trente ans a perdu sa majorité absolue.
Les résultats ont été annoncés par la commission électorale, montrant que l’ANC n’a obtenu que 159 sièges sur 400, une nette baisse par rapport aux 230 parlementaires qu’elle détenait dans le Parlement sortant.
Ce résultat marque un tournant historique pour l’Afrique du Sud, où l’ANC a toujours eu une majorité absolue depuis l’élection en 1994 de Nelson Mandela, qui a marqué la fin de l’apartheid.
Le principal parti d’opposition, l’Alliance démocratique (DA), a remporté 87 sièges. Et le parti uMkhonto weSizwe (MK), dirigé par l’ancien président poursuivi pour corruption Jacob Zuma, devient la troisième force politique du pays avec 49 parlementaires, un score impressionnant pour un parti fondé il y a seulement quelques mois.
Le président Cyril Ramaphosa a salué des élections « libres, équitables, crédibles et pacifiques ».
L’ANC reste le plus grand parti au Parlement, qui aura pour tâche d’élire le prochain président d’ici juin.
L’ANC doit maintenant chercher à former des alliances, que ce soit pour former un gouvernement de coalition ou pour constituer un gouvernement minoritaire, qui devra chercher des alliés au coup par coup pour faire adopter son budget et ses projets de loi.
La DA a également annoncé des « discussions exploratoires » avec d’autres partis pour « identifier des options » afin d’éviter à tout prix une coalition « apocalyptique » entre l’ANC et deux partis de gauche radicale.
Certains partis ont signalé quelques irrégularités dans le décompte des voix. Le plus vocal d’entre eux est le MK de M. Zuma, 82 ans, qui avait demandé samedi un report de l’annonce des résultats.
Des centaines de partisans du MK, principalement concentrés dans la région zouloue, ont célébré leur « victoire » dimanche, en organisant un cortège festif autour de Kwaximba, un ancien bastion de l’ANC près de Durban.
Le président sud-africain Cyril Ramaphosa a mis en garde contre les menaces de violences et d’instabilité qui ont émergé à la suite de la publication des résultats des élections législatives très disputées qui se sont déroulées mercredi dernier.
Plus de 27 millions d’électeurs inscrits sur les listes électorales étaient appelés à voter mercredi dernier pour élire leurs députés, qui désigneront à leur tour le prochain chef de l’État, dans un scrutin annonciateur de changements profonds dans le paysage politique du pays.