Selon de sources sécuritaires, le départ du général Ali Yahia Oulhadj de son poste de commandant de la Gendarmerie nationale algérienne, remplacé par le général Sid Ahmed Bormana, intervient après l’envoi de plusieurs notes confidentielles adressées au Président Abdelmadjid Tebboune et au chef d’état-major de l’Armée nationale populaire (ANP), le général d’armée Saïd Chanegriha.
Les documents abordaient plusieurs dossiers jugés extrêmement sensibles, notamment la situation en Kabylie, le sud de l’Algérie, ainsi que celle des camps de réfugiés de Tindouf, sous contrôle du Front Polisario.
Dans les notes, le général Oulhadj aurait exprimé des réserves sur le dispositif sécuritaire en place sur la Kabylie. Il plaidait en faveur d’un allègement progressif de la présence militaire, estimant qu’une telle mesure pourrait contribuer à apaiser les tensions locales et à rétablir la confiance avec les populations.
Concernant les camps de Tindouf, le général a évoqué une montée de tensions, soulignant les réactions abusives des éléments du Polisario face à la frustration croissante des sahraouis qui souhaitent quitter les camps. Il alertait sur un risque de débordements si la situation continuait à être ignorée ou minimisée par les autorités.
Plus troublant encore, dans ses observations sur le sud algérien, Ali Yahia Oulhadj dénonçait des arrestations arbitraires effectuées par certaines unités de l’armée, en marge des opérations de lutte contre le trafic ou les groupes armés. Il appelait à une meilleure supervision de ces interventions afin d’éviter d’alimenter un sentiment d’injustice et d’exclusion parmi les populations locales.
Le remplacement du général Oulhadj par Sid Ahmed Bormana pourrait ainsi traduire un désaccord de fond entre l’ancien commandant de la Gendarmerie et le haut commandement militaire sur la gestion sécuritaire de ces zones à risques.