Les autorités congolaises ont exprimé leurs préoccupations face à l’insécurité liée au conflit armé, notamment dans les régions orientales proches du Rwanda. En réponse à cette situation, la République Démocratique du Congo (RDC) a fermé son espace aérien aux aéronefs civils et d’Etat enregistrés ou basés au Rwanda, selon une déclaration de l’agence d’Etat.
D’après les responsables aéroportuaires congolaises, une note interne a été mise interdisant formellement le survol et l’atterrissage des avions rwandais sur le territoire congolais, en raison de l’insécurité liée au conflit. Cette décision intervient alors que les combats entre les rebelles du M23 et les forces congolaises ont repris mardi sur le front de Lubero, dans la province du Nord-Kivu.
Depuis le 26 janvier, les Nations Unies ont dénombré plus de 3 000 morts, 2 880 blessés et plus de 500 000 déplacés, en plus des 6,4 millions de déplacés internes déjà présents dans le pays. Au moins 20 Casques bleus, dont 14 sud-africains, ont perdu la vie dans ces affrontements. Les corps des soldats sud-africains devraient être rapatriés jeudi.
Les rebelles du M23 revendiquent désormais le contrôle de Goma et ont instauré leur propre administration. Kinshasa accuse le Rwanda de soutenir activement le M23 et d’avoir déployé ses forces dans l’est de la RDC lors de la dernière offensive, des accusations fermement rejetées par Kigali.
Le M23, formé en 2012 par des militaires dissidents congolais, a été défait en 2013 avant de reprendre les armes en 2022, prenant le contrôle de plusieurs localités du Nord-Kivu, à la frontière du Rwanda et de l’Ouganda. La RDC accuse le Rwanda de soutenir ce groupe pour exploiter les ressources minières de la région, une position soutenue par des rapports onusiens pointant l’implication militaire rwandaise. Pour la RDC, le M23 est un groupe terroriste et toute négociation est rejetée.
Kigali, pour sa part, considère le M23 comme un mouvement dirigé par des Congolais et refuse les accusations de soutien militaire. Selon le Rwanda, la RDC a formé une coalition militaire pour renverser son gouvernement, impliquant des soldats burundais, des mercenaires européens et des miliciens des FDLR (Forces Démocratiques de Libération du Rwanda).