L’insurrection de la secte Boko Haram empêche l’exploitation d’importantes réserves de pétrole dans le nord-est du pays. Cette ressource pourrait considérablement contribuer à entraver l’insurrection islamiste en offrant une autre alternative aux jeunes désabusés que l’islamisme radical.
Les experts sont unanimes à ce sujet. La riposte militaire ne suffit pas pour mettre un terme à ce conflit. Il faut davantage de perspectives pour diminuer l’attrait de la rébellion auprès des jeunes. Et pour cela, le pétrole est une option de choix avec tout ce qu’il peut apporter en matière de développement économique et social. Les explorations menées dans l’Etat de Borno en 2012, sous le bassin du lac Tchad, laissent espérer des réserves atteignant jusqu’à trois milliards de barils de pétrole.
Mais les projets pour débuter la production de pétrole ont été gelés à cause du conflit qui a fait plus de 10 000 morts et 700 000 déplacés en cinq ans. Et la situation va en s’empirant à cause de Boko Haram qui s’est emparé ces derniers mois de nombreuses villes et de pans entiers de territoires dans l’Etat de Borno. Cette secte prônant un islamisme radical, multiplie les massacres et les exactions contre la population et contraint les géologues, les ingénieurs et tout le personnel technique à quitter la région.
L’argent du pétrole pourrait servir à réduire la pauvreté, le chômage et les carences du système éducatif ;autant de facteurs qui permettent aux islamistes radicaux de recruter largement parmi une jeunesse sans espoir. Encore faudrait-il pour atteindre ce but que les ressources soient utilisées dans la transparence. Et cela n’a pas encore été le cas dans la région pétrolifère du Delta, dans le sud-est du Nigéria qui n’a que très peu bénéficié des retombées financières de l’or noir en raison de la corruption généralisée.